Mis à jour le 9 novembre 2021

Le Congrès mondial de la nature (CMN) s'est tenu début septembre 2021 à Marseille. Cet événement a permis de mobiliser autour des grands enjeux pour répondre à l’urgence de l’érosion de la biodiversité, rappelés dans le Manifeste de Marseille.

Organisé tous les quatre ans par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le Congrès mondial de la Nature s'est tenu du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Initialement prévu en 2020 et reporté en raison de la pandémie mondiale, il a permis de rassembler plusieurs milliers de leaders et décisionnaires issus de gouvernements, de la société civile, de peuples autochtones, du monde des affaires et du milieu universitaire pour échanger autour des grands défis de notre temps auxquels la nature fait face. Ces enjeux, qui doivent permettre de répondre à l’urgence de l’érosion de la biodiversité, ont été rappelés dans le Manifeste de Marseille publié le 10 septembre 2021.

La démarche « One Health » : le lien climat, biodiversité et santé réaffirmé

Préparé dans un contexte de pandémie mondiale, le Congrès mondial de la nature a été l’occasion de souligner l’importance de changer de paradigme et de se rappeler que nous partageons une santé unique avec les animaux et l’environnement. L’humanité ne peut se dissocier de la nature, et les crises sanitaires, climatiques et l’érosion de la biodiversité ne sont pas distinctes les unes des autres. Elles sont bien plusieurs aspects d’une même crise qui vient exacerber les inégalités sociales entre et au sein des pays, et ce à une échelle mondiale. Pour répondre à cette crise majeure, il a été rappelé que des changements radicaux sont nécessaires (et encore possible !) pour parvenir à la résilience. Mais ils ne pourront opérer qu’en modifiant notre rapport entre culture et nature en assurant la conservation, la restauration et l’utilisation durable des milieux naturels.

Agir à toutes les échelles et avec toutes les diversités

Le Congrès a été l’occasion de souligner que le passage à l’action ne pouvait se faire que par la mobilisation du plus grand nombre à toutes les échelles, et notamment l’échelle locale. Une diversité d’acteurs y était présente (entreprises, acteurs publics, acteurs de la recherche, ONG, associations, collectifs citoyens…) pour présenter leurs actions en faveur de la biodiversité. Le manifeste reconnaît que « l’action locale est un outil puissant pour le changement » et « l’UICN encourage tous les citoyens à agir de la sorte où qu’ils se trouvent : dans les villes ou les exploitations agricoles, en mer, sur les lieux de travail ou à l’école. »

Surtout, il a été largement rappelé que les solutions innovantes pour faire face à cette triple crise viennent aussi des groupes marginalisés et les plus affectés par les urgences du climat et de la nature : les femmes, les peuples autochtones, les personnes précaires et les jeunes. En parallèle du Congrès se tenait d’ailleurs le Sommet mondial des peuples autochtones et de la nature, où les Organisations de peuples autochtones Membres de l’UICN se sont réunies pour proposer leur propre programme d’actions sur les questions biodiversité et ressources naturelles, changements climatiques et gestions des territoires autochtones.

Une large place donnée aux Solutions fondées sur la nature

Enfin, les Solutions d’adaptation fondées sur la Nature (SafN) ont été largement promues, avec un village leur étant dédié au sein du Congrès. L’ensemble des acteurs des territoires sont invités à mettre en œuvre des SafN au cœur de leurs projets d’aménagement pour répondre conjointement aux enjeux biodiversité et climat. En clôture du Congrès, les participant·es de l’Assemblée des Membres de l’UICN ont adopté les trois motions portant sur les Solutions fondées sur la Nature (SfN) :

Plusieurs conférences ont rappelé l’importance d’accorder la priorité aux investissements en faveur de la nature et ont invité les investisseurs et entreprises privés à saisir l’opportunité de ces solutions-là : le rapport sur la Situation des financements pour la nature, publié en mai 2021 par l’UNEP, souligne l’enjeu de mobiliser des financements privés si l'on veut combler un déficit de financement d’environ 3 500 milliards d’euros dans la nature d’ici 2050.

>> Plus d'informations sur les enjeux de Nature et d'Adaptation dans notre rubrique dédiée !

Rédaction : Marie GROS, animatrice régionale Solution d’adaptation Fondée sur la Nature (Life Artisan) à l'OFB

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