Mis à jour le 29 janvier 2018

Les indicateurs climatiques de la région sont au rouge, chaque année qui s'écoule est plus chaude que la précédente (+ 1,75° de température moyenne annuelle entre 1955 et 2016 selon l'observatoire climat du CERDD). Réduire nos émissions de gaz à effet de serre n'est désormais plus suffisant pour éviter les crises, mais pas de panique ! Armée de scientifiques et d'écologues, la région Hauts-de-France a déjà anticipé les possibles conséquences de ce réchauffement (inondation, canicule, détérioration des sols agricoles, etc). Il convient donc de s'y préparer dès aujourd'hui et d'adapter nos territoires en conséquences.

C'est dans ce contexte que la région et l'Ademe ont ensemble missionné deux bureaux d'études (Auxilia et Ecores) afin d'accompagner 6 territoires de Hauts de France dans leurs stratégies d'adaptation.

A l'occasion d'un atelier organisé le 2 mai dernier par le CERDD en lien avec son groupe de travail « adaptation au changement climatique », 53 participants, Picards comme Nordistes, ont ainsi pu profiter des retours d'expériences de ces territoires.

Retour sur un atelier riche en expérimentations et source d'inspirations !

Panel d'outils et de méthodes pour engager l'adaptation des territoires :

Xavier Pouria, expert de l'adaptation au bureau d'études ECORES, rappelle que chaque territoire possède ses propres caractéristiques (urbain, rural, littoral, peuplé, etc) et donc des problématiques différentes face aux effets du réchauffement.
A la manière d'une visite médicale, l'étape d'examen est primordiale pour faire un bilan de santé afin de visualiser de possibles complications. De même pour un territoire, il convient avant tout de faire un diagnostic de vulnérabilité afin d'acquérir une connaissance plus précise de celui-ci et des risques divers qu'il encoure.

Mickaël Coulon donne l'exemple du pays du Ternois, territoire majoritairement rural, et fait le constat que l'érosion de ses sols est de plus en plus forte au fil des années d'où des pertes agricoles importantes et une dégradation de la biodiversité aux alentours.

La communauté urbaine de Dunkerque, représentée par Delphine Capet, illustre une autre forme de risque : celui de la submersion marine et le risque d'inondation puisque le territoire se situe sur le littoral et prend la forme d'un polder.

Mais lorsque la maladie est connue, place aux remèdes !

Porté par Renaud Wanecque du syndicat mixte Baie de Somme Grand littoral, la Somme a mis en place un PAPI (Programme d'action de prévention des inondations) afin d'anticiper les risques d'inondations de son territoire fortement vulnérable. Un tel programme permet d'avoir une vision plus intégrée des aléas et prend en compte l'intégralité des dégâts sur les biens, l'environnement, les activités économiques, mais surtout la santé humaine.

Marie-Lise Baraud, chargée de mission à la Métropole de Lille, nous fait part de son plan d'actions sur l'adaptation déjà bien engagé. Nous apprenons par exemple le déploiement du coefficient «biotope» permettant de mesurer la capacité d'une surface à être végétalisée. Place au vert dans la métropole !

L'adaptation: une opportunité, pas une contrainte. Comment convaincre ?

Suite au retour d'expériences des territoires, un consensus se dessine petit à petit dans le courant de la matinée : l'adaptation au changement climatique ne serait pas une contrainte mais une opportunité à saisir.

« Le changement climatique entraîne des dépenses de plus en plus importantes » souligne Julien Fournez de la Communauté d'agglomération Béthune-Bruay. S'engager économiquement dès aujourd'hui dans l'adaptation au changement climatique coûtera moins cher à l'avenir que d'en soigner ses conséquences. Mieux vaut prévenir que guérir en d'autres termes, d'autant plus lorsque la question porte sur des dommages humains.

Katina Michaelides, du Pays du Boulonnais, souligne pourtant une difficulté majeure: le manque d'intérêt des acteurs publics pour ce sujet qui est souvent lié à un manque de connaissance des conséquences du réchauffement.

Comment donc dépasser cette barrière afin de susciter l'intérêt des élus et les convaincre ?
Doit-on jouer sur l'émotion de l'interlocuteur et adopter un registre catastrophiste ? Fataliste ? Ou doit-on jouer sur sa rationnalité et adopter un discours chiffré, plus prosaïque ?
Autant de questions posées par Elsa Richard, docteur au cabinet d'études Auxilia, qui interrogent à la fois le savoir et les valeurs de l'interlocuteur visé par une action de sensibilisation. La poursuite de ces échanges est prévue lors de la prochaine réunion du Groupe régional sur l'adaptation, le 17 octobre, qui sera consacré à la formulation d'un argumentaire en direction des élus.

Atelier "Adaptation au changement climatique : comment convaincre et agir dans vos territoires ?"

En savoir plus

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> Visionnez l'ensemble de la présentation :

Power Point Atelier "Adaptation au changement climatique : comment convaincre et agir dans vos territoires?"

Pour participer à ce prochain atelier et faire partie du groupe de travail adaptation, envoyer nous un mail à : ebriand@cerdd.org

Rédaction : Eloïse Eberlé, chargée de mission pôle climat du Cerdd

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