Mis à jour le 26 mai 2016

Trouver une définition commune aux circuits courts alimentaires nous semblait difficile tant ce mot recouvre, selon son application territoriale, une somme infinie de réalités. Au Cerdd, nous avons préféré stabiliser quatre concepts incontournables à ces démarches : une consommation au plus proche du lieu de production ; une réduction des intermédiaires pour garantir au producteur plus de valeur ajoutée sur ses ventes ; une réponse à un besoin agricole et social ; un développement local et transversal qui relocalise l’économie, s’intègre dans les stratégies territoriales (PCT, TVB etc.), interroge l’urbanisation, l’environnement...Trop difficile à appréhender ? Laissez-nous vous conter deux initiatives territoriales !

Voyage en pays des Moulins de Flandre

Toute histoire commence par une situation initiale sur laquelle l’action se construit… Le Pays des Moulins de Flandre, territoire rural sujet aux migrations pendulaires, a choisi pour se dynamiser de valoriser son tissu économique local et parmi eux les artisans du « bien mangé et de la convivialité ». Dans un pays ou le potentiel « terroir » est clairement identifié, il semblait intéressant de mettre en lien agriculteurs et restaurateurs de proximité pour ensemble le promouvoir.

Éléments de méthode du territoire : l’appui sur les compétences locales pour un rayonnement touristique.

  • De l’importance du diagnostic : parce que ce serait dommage d’ignorer l’existant, qui plus est lorsqu’il repose en partie sur une tradition régionale, il convient d’identifier les initiatives locales en place (vente directe, marchés hebdomadaires etc.) : ce repérage a permis de réaliser un porté à connaissance à destination de tous, un guide de promotion des produits du terroir.
  • De l’importance du travail mutualisé : quand de nombreux acteurs du territoire (chambres consulaire, comité de promotion Nord-Pas de Calais, associations de producteurs etc.) agissent ensemble, les bénéfices et les opportunités se décuplent. En favorisant l’approvisionnement des restaurateurs chez les producteurs locaux, l’attractivité touristique du territoire s’est vue renforcée ; le guide des assiettes des Moulins de Flandre a été publié. L’un de ses distributeurs ? Les Offices de Tourisme !

Voyage au cœur du PNR Scarpe-Escaut 

Pourquoi certains consommateurs n’achètent-t-ils pas en vente directe ? Pourquoi l’intention de l’agriculteur de proposer ses produits en CCA n’est-elle pas toujours honorée ? Autant de questions que se sont posées les acteurs du PNR Scarpe Escaut, soumis à de fortes problématiques sociales et sociétales et à de fortes pressions foncières.

Eléments de méthode du territoire : mettre en adéquation l’offre et la demande

  • De l’importance de développer la demande en la qualifiant… Les habitants ne sont pas tous prêts à se ravitailler auprès des producteurs locaux ou à prendre le temps de cuisiner leurs légumes frais. Un constat qui a conduit la réflexion du PNR… vers l’écoute des préoccupations des habitants et l’identification de leurs résistances au passage à l’acte. Et qui mieux que les relais locaux (centres sociaux, maisons de quartiers etc.) proches des consommateurs pour capitaliser, sensibiliser et proposer des projets concrets adaptés ? A condition, comme cela a été le cas ici, qu’ils soient au préalable formés et qualifiés sur les questions agricoles et territoriales…
  • De l’importance de qualifier l’offre. Parallèlement, il convient d’organiser l’offre des producteurs, sans décréter… car ici rien n’est imposé. L’écoute encore une fois est de mise : prendre le pouls du territoire pour comprendre qu’ici l’opportunité est de faire naitre les projets collectifs. Pour mutualiser les ventes et mettre en réseau les agriculteurs, si l’on organisait un marché ? Reste à décider de ses modalités…

Ces deux initiatives font ressortir l’importance de créer des synergies locales. En effet, il est difficile de mener seul un projet de circuits-courts alimentaires, tant la variété des sujets appelle foultitude de compétences. Il faut aussi être vigilant à construire des projets ascendants, émanant des besoins locaux, qu’ils proviennent des agriculteurs ou des habitants. Des conditions, qui sans être restrictives, conduisent souvent au « happy end ».

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