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Mis à jour le 11 octobre 2019

Les sociotopes (environnements homogènes, en écho aux biotopes humains qui sont des milieux biologiques homogènes) s’intéressent à l’espace tel qu’il est vécu et pratiqué par ses usagers. Ils permettent de répondre aux questions suivantes : "Comment les habitants utilisent les espaces publics autour de chez eux ? Pourquoi ne les utilisent-ils pas ?", en lien avec la biodiversité et l'adaptation au changement climatique. [Article ADUS]

Véritable travail de sociologie urbaine, la méthodologie des sociotopes complète les études pré-opérationnelles d’un projet d’urbanisme sous le prisme du développement et de la préservation de la biodiversité. Il s’agit en effet d’interroger l’habitant sur ses pratiques de l’espace public, comme s’il était un prolongement de son jardin privé ou tout simplement un espace facilement accessible pour de multiples activités (sportives, culturelles, promenade, cœur de nature).

Reconnecter des espaces naturels fragmentés pour s’adapter au changement climatique

Le projet INTERREG « TVBuONAIR » vise à reconnecter des espaces naturels fragmentés en milieu urbain, et s’inscrit dans une logique d’adaptation des villes au changement climatique par la lutte contre la minéralisation des sols et la disparition de la biodiversité urbaine. Parmi les objectifs de ce projet transfrontalier France-Wallonie, les opérateurs (CREAT, ADUS, PNR de l’Avesnois, CA Maubeuge Val de Sambre, Espace Environnement) se sont engagés à réaliser des sites « vitrines » en matière de Trame Verte et Bleue urbaine, lesquels présenteront des bénéfices écosystémiques non négligeables pour les collectivités partenaires : sociaux (l’espace public comme lieu de rencontre), sanitaires (une bulle d’oxygène, un endroit où il fait bon vivre), économiques (attractivité touristique, plus-value immobilière), récréatifs et pédagogiques (prolonger son chez soi, apprendre la nature).

Deux sites d’expérimentation : la Flamenne et la commune de Thuillies

Dans ce contexte, deux sites ont d’ores et déjà fait l’objet d’une expérimentation de la méthodologie des sociotopes : le site de la Flamenne à Maubeuge (ancienne friche industrielle) et la commune de Thuillies en Wallonie. La mise en œuvre de la méthodologie des sociotopes passe nécessairement par une série de rencontres, d’actions de sensibilisation sur la nature en ville, mais surtout par un travail d’enquêtes qualitatives et quantitatives. Ces dernières vont ainsi permettre d’identifier les usages actuels d’un site, de définir ses forces et ses faiblesses à un instant T, pour ensuite imaginer, aux côtés des usagers, les aménagements qui permettront de faire autrement, de libérer les espaces publics et d’intégrer davantage de biodiversité dans les projets urbains.

Levier de participation citoyenne

Si le partenariat académique souhaité par l’Agence de Développement et d’Urbanisme de la Sambre, opérateur pilote de cette activité, n’est pas obligatoire, il est une formidable opportunité d’impliquer les citoyens de demain dans un projet opérationnel. Pour les jeunes, les sociotopes figurent comme un enseignement qui permet de monter en compétences, d’enrichir leur ouverture d’esprit, d’apprendre le travail collectif et concerté, sans oublier de bonifier leur aisance à l’oral devant un citoyen lambda.

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© Agence de Développement et d’Urbanisme de la Sambre (ADUS)

A termes, la méthodologie des sociotopes apporte certes de la donnée statistique qualitative, mais également un renforcement de la participation citoyenne aux décisions qui concernent leur environnement quotidien, puisqu’ils sont les principaux usagers des espaces publics. A titre d’exemple, le projet de renaturation de la Flamenne à Maubeuge, dont les travaux débuteront cet automne, prend en considération les propositions d’aménagement émises par les conseils citoyens et les jeunes collégiens (création de chemins, installation de bancs et de panneaux didactiques etc.). Sur le versant wallon, la cour de l’école communale de Thuillies sera repensée avec les élèves de primaire, l’équipe enseignante et l’équipe municipale, afin d’associer récréation et pédagogie avec nature en ville.

Aussi, s’intéresser à l’usage d’un espace par la méthodologie des sociotopes, tout en associant la nécessité de préserver la biodiversité, s’avère aujourd’hui être une étape indispensable de concertation pour avoir des projets qualitatifs ; les politiques publiques locales s’intéressant de plus en plus au « paysage des habitants » (Alexander Stähle).

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© Agence de Développement et d’Urbanisme de la Sambre (ADUS)

Site du projet TVBuONAIR et son fil d'actualité

Site de l’Agence de Développement et d’Urbanisme de la Sambre (ADUS)

Rédaction : Corentin GREUEZ, Chargé de mission Climat Air Énergie et Animateur TEP-CV – ADUS, Ambassadeur du Développement Durable

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