Mis à jour le 6 décembre 2016

Le 28 janvier 2011, le conseil communautaire de la Métropole européenne de Lille a voté une délibération cadre relative à la mise en place d’un partenariat avec la Chambre d’Agriculture de région. Ce dernier avait pour vocation de devenir le socle d’un programme d’actions en faveur des circuits alimentaires de proximité.

Analyse de l'initiative

Le choix a été fait de travailler sur trois volets : la promotion, l’accompagnement à la création de points de vente collectifs et l’approvisionnement de la restauration collective en produits biologiques et locaux. S’il est trop tôt en 2012 pour faire un bilan des actions mises en place, surtout sur les points de vente collectifs qui se font sur le long terme, il est indéniable que la Métropole européenne de Lille, communauté urbaine la plus rurale de France avec la moitié de son territoire à vocation agricole, dispose d’un potentiel en circuits courts qu’il est essentiel de valoriser.

En tant que Métropole européenne, Lille ne dispose pas directement de la compétence agricole. Le choix a donc été fait d’intégrer cette compétence au développement économique. Michel-François Delannoy, travaille ainsi étroitement avec Bernard Delaby, pour développer et pérenniser une agriculture durable sur le territoire métropolitain. Ce sont les échanges avec la Chambre d’Agriculture de région qui ont ensuite permis de préciser l’ambition communautaire d’un développement économique réintégrant l’agriculture comme une vocation économique du territoire. Très rapidement, l’idée est apparue que consolider l’agriculture sur la métropole exigeait de développer des circuits courts, et ainsi de répondre avant tout à une demande locale.

Ces échanges ont ainsi donné lieu à un partenariat avec la Chambre d’Agriculture de région qui a permis d’associer étroitement le monde agricole à la démarche et de compléter les moyens de la collectivité (humains, financiers, ingénierie...) jugés insuffisants pour l’animation des acteurs du territoire.

Une convention cadre sur le développement durable a pris effet au mois de janvier 2011 et aura permis d’inscrire les circuits courts dans l’Agenda 21 métropolitain.

Elle définit trois axes de travail :

  • Axe 1 : promouvoir et valoriser les circuits alimentaires de proximité en direction des consommateurs 
  • Axe 2 : encourager et soutenir la création de points de vente/transformation collectifs 
  • Axe 3 : coordonner et accompagner l’introduction de produits locaux et biologiques dans la restauration collective.

Deux comités ont été créés pour animer la politique locale et le partenariat local :

  • un Comité Partenarial réunissant élus et techniciens de la Chambre d’Agriculture de Région et de Lille Métropole.
  • les Comités Techniques associent d’autres partenaires et élargissent ainsi le tour de table.

Informer les consommateurs

L’axe 1, « Promouvoir et valoriser les circuits alimentaires de proximité en direction des consommateurs », consiste à valoriser l’existant auprès des consommateurs de manière à solidifier les circuits courts déjà en place. Pour cela, une plaquette intitulée « Où trouver des produits locaux en direct de nos fermes ? » a été réalisée. Elle référence les initiatives existantes en termes de circuits courts, c’est-à-dire la vente directe à la ferme, la vente par abonnement, les points de vente collectifs et les lieux de cueillette. 5000 plaquettes ont été distribuées lors de l’édition 2011 de « Ferme en ville » et 20 000 autres plaquettes ont pu être diffusées sur les lieux de vie lillois. En 2012, un portail internet permettra de pérenniser cette démarche d’information, et d’actualiser les données recueillies, de manière à offrir aux habitants de la métropole lilloise l’ensemble des contacts, lieux et points de distribution des produits locaux.

Le soutien à la création aux points de vente collectifs

L'axe 2, le soutien à la création de points de vente ou de transformation collectifs renvoie à l’accompagnement proposé par LA MEL aux producteurs en vue de :

  • améliorer la commercialisation de leurs produits,
  • diversifier leur activité dans le cadre de projets collectifs,
  • les accompagner dans l’élaboration et la concrétisation de leurs projets,
  • participer à la préservation et au développement du commerce local de proximité dans les secteurs périurbains.

Deux points de vente collectifs sont actuellement présents sur la métropole lilloise : le Panier Vert à Frelinghien et La Sablière à Ennetières en Weppes . Ces deux points de vente avaient bénéficié de l’aide de la MEL lors de leur création. Aujourd’hui, il y a deux projets de création de points de vente collectifs portés par deux collectifs d’agriculteurs sur le territoire de la Métropole : « l’Union fait la ferme » à Wambrechies qui devrait normalement voir le jour en 2013 et « Côté Weppes » sur le territoire des Weppes, moins engagé dans sa préfiguration.

Sur le projet « l’Union fait la ferme  » à Wambrechies, la MEL a d’abord apporté une aide juridique et technique, avant d’entamer une démarche de révision simplifiée de son Plan Local d’Urbanisme pour que les zones dédiées à l’agriculture puissent également accueillir une activité commerciale. Enfin, la MEL fournit désormais un appui en terme d’ingénierie aux projets collectifs, depuis l’embauche d’un profil de chef de projet circuits courts alimentaires.

De l’expérimentation à la généralisation de la démarche

Ces premières démarches, expérimentales pour la collectivité, seront vraisemblablement suivies par d’autres : la MEL travaillait en 2011/2012 à l’identification des critères et modes opératoires lui permettant d’élargir la portée de son accompagnement et de le démultiplier au service d’un plus grand nombre de projets collectifs. L’enjeu est également l’adaptation de la méthode d’accompagnement, quel que soit le type de point de vente collectif.

Le 3ème axe enfin « Coordonner et accompagner l’introduction de produits locaux et biologiques dans la restauration collective », entre en résonance avec le 3ème volet des contrats d’objectifs territoriaux et les mesures préconisées par le Grenelle Environnement en matière de bio dans la restauration scolaire. La restauration collective comporte effectivement des avantages, comme celui d’offrir un marché susceptible de pérenniser l’activité économique des exploitations agricoles. Travailler avec des marchés publics assure des débouchés commerciaux pour au moins un an, ce qui permet aux agriculteurs de se projeter vers l’avenir.

Des diagnostics territoriaux pour préciser les contours de la demande et de l’offre en produits issus de circuits courts

Un partenariat a été établi avec Aprobio en vue de la réalisation d’un diagnostic précis de la demande des communes. L’objectif était principalement d’identifier les modalités de leur approvisionnement et de déterminer la nature de la demande en produits biologiques et locaux. Le projet sur la restauration collective rencontre un écho très favorable dans les communes. Elles s’impliquent et font preuve d’une grande motivation pour introduire des produits biologiques et locaux dans la restauration collective. S’ensuivra un diagnostic de l’offre pour recenser les agriculteurs intéressés par l’approvisionnement de la restauration collective. Ce diagnostic sera suivi par la définition d’objectifs de mise en commun et structuration de cette offre locale de produits agricoles biologiques. En compléments interviendront des actions d’accompagnement visant à développer et structurer les filières (regroupement des agriculteurs, légumerie, etc). Soulignons à ce titre que la notion de proximité trouve une déclinaison concrète dans la politique locale de développement des circuits courts alimentaires : la démarche, menée selon des cercles concentriques plus ou moins proches ou éloignés, privilégie les producteurs les plus proches de la métropole. Sans exclure pour autant des partenariats à l’échelle du département ou de la région, le but étant uniquement de rechercher et privilégier la proximité des produits.

En termes de développement économique, l’appui à la profession agricole se heurte à des freins juridiques qui semblent interdire le financement direct des producteurs par la collectivité. L’enjeu du développement d’une agriculture de proximité et respectueuse de l’environnement passe ainsi par des solutions alternatives au financement direct des agriculteurs. C’est afin de favoriser l’emploi agricole que la MEL a décidé de soutenir le fonctionnement et le développement des structures d’insertion telles que les Jardins de Cocagne.

La contractualisation agricole entre le Conseil Régional et les territoires périurbains en matière de développement de la production biologique doit offrir à la communauté urbaine de nouvelles perspectives en abordant à une échelle plus vaste la problématique de la production agricole et de la consommation alimentaire.

LEXIQUE

Michel-François Delannoy : premier vice-président à l’économie

Bernard Delaby : dix-neuvième vice-président délégué à l’Espace rural et au monde agricole

Comité Partenarial : se réunit régulièrement et passe en revue les sujets d’actualité concernant les actions en faveur des circuits courts, du foncier agricole, de l’eau…

les Comités Techniques le Gabnor (Groupement des Agriculteurs biologiques du Nord-Pas de Calais), l’Association Régionale des AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), le CIVAM et l’Association Régionale des vendeurs directs, le Syndicat Mixte d’ENLM (Espaces Naturels Lille Métropole) et bien d’autres.

Fiche du projet

  • Action : projet de circuit-court alimentaire
  • Territoire : Métropole Européenne de Lille
  • Porteur du projet : Métropole Européenne de Lille
  • Date de création : 1967
  • 85 communes
  • 1 106 885 habitants en 2007
  • Type d’agriculture présente sur le territoire : Grandes cultures, polyculture, élevage , maraîchage et horticulture
  • Nombre d’exploitations (2010) : 774
  • Part des circuits alimentaires de proximité : 36 % des exploitations commercialisent en circuits courts (2010)

Source : AGRESTE - DRAAF Nord Pas de Calais - Recensements Agricoles 2010 et 2000

  • Stratégie : développement économique local, animation et approche spatiale
  • Points forts : expérimentation et opérationnalité, appui sur les acteurs ressources, utilisation des compétences sur les documents d’urbanisme.
  • Approche des circuits courts : économie territoriale...
  • Contact : Fabien Mainemare (MEL, service Recherche et Innovation) au 03.20.21.22.64

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