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Mis à jour le 27 avril 2021

Les départements du Nord et du Pas-de-Calais ont élaboré et validé en juin 2015 un Schéma interdépartemental de Covoiturage, pratique de mobilité en plein essor. Objectif : dresser un état des lieux des pratiques et accompagner le développement du covoiturage à l’échelle des deux départements en réalisant les aménagements nécessaires, des aires de covoiturage.

Covoiturage Hesdin

Le résultat d’une vision partagée

Dans une région qui compte 4 6 millions d’habitants sur les départements du Nord et du Pas de Calais, où l’on ne dénombre pas moins de 12,3 millions de déplacements quotidiens dont 1,7 million concerne les trajets domicile-travail de courte et moyenne distance (enquête ménage-déplacements de 2009) la mobilité constitue, à plus d’un titre, un enjeu majeur pour les relations entre les agglomérations et les espaces agricoles ou périurbains et pour la cohésion sociale.
Alors que la pratique du covoiturage se développe de façon plus ou moins organisée, elle doit encore trouver sa place parmi les offres de déplacements quotidiens. Le Schéma interdépartemental des aires de covoiturage validé en juin 215 s’appuie sur différents dispositifs législatifs et/ou partenariaux. Issue d’une volonté politique affirmée, la démarche s’inscrit dans le cadre de l'ancienne dynamique Climat Nord-Pas de Calais et résulte des orientations du Schéma directeur départemental de la mobilité du département du Pas de calais (2012) et du Schéma « Mobilité Liberté 2030 » du département du Nord (2013). Elle bénéficie également d’une ambition partagée par les deux départements qui ont tous deux une vision cohérente des enjeux de cette pratique en plein essor.

Penser global, agir local

La formule choc, indissociable de la notion de développement durable, trouve ici tout son sens. Si l’étude a permis la réalisation d’un schéma global, il faut désormais agir et l’adapter au cas par cas. La réflexion sur un maillage pertinent couvrant le territoire et la réussite du projet dépendent surtout de la connaissance du terrain et des habitudes locales. Des unités territorialisées d’agents techniques se déplacent donc régulièrement sur le terrain pour continuer d’identifier les besoins et vérifier leur adéquation avec les aires de covoiturage réalisées. Aujourd’hui, 17 aires de covoiturage ont été réalisées dans le Pas de Calais, 3 sont en cours pour 83 places supplémentaires, et 4 aires en programmation en 2017 soit 144 places. A la fin de l’année, 970 places réalisées, en travaux ou programmées sont dénombrées. Côté département du Nord, 6 aires ont été créées sur le territoire de la Métropole Européenne de Lille et 2 sont en cours de construction, soit un total de 384 places disponibles ou très prochainement. 4 sont également en projet local à Toufflers et Deulémont, structurantes à la Chapelle d’Armentières et Baisieux. Sur le territoire de la Communauté de Communes de Pévèle Carembault, 3 aires structurantes de plus de 50 places ont été construites plus une complémentaire entre 20 et 50 places.

Desbonnets Aline
Aline Desbonnets, Direction de la Mobilité et du Réseau Routier du Département du Pas de Calais

S’il est difficile d’évaluer les résultats d’un tel programme - comme le reconnaît Aline Desbonnets de la Direction de la Mobilité et du Réseau Routier du Département du Pas de Calais -, il a valeur d’exemple. « Il n’est pas facile, par exemple, de parler de taux de remplissage, cela n’a pas vraiment de sens : une aire trop grande ne sera jamais pleine ; inversement si elle est trop petite… C’est donc à nous d’estimer les besoins, au coup par coup, et de voir comment cela marche. Des comptages sont effectuées régulièrement par les services du Département, à différentes heures de la journée, afin d’identifier les pratiques sur les aires de covoiturage. On constate que des aires fonctionnent très bien avec des taux de remplissage avoisinant les 80 %. La plupart sont autour de 60 %. »

« Certaines aires, ajoute-t-elle encore, manquent encore de connaissance de la part du grand public et de communication, ce qui constitue une piste de travail pour lequel le Département collabore étroitement avec le SMIRT (Syndicat Mixte Intermodal Régional de Transports) qui porte la politique d’animation auprès des territoires pour le développement du covoiturage. 25 % des covoitureurs ont besoin d’une infrastructure pour organiser leur covoiturage », avoue-t-elle. Les habitants s’arrangent entre eux, presqu’entre voisins. Il reste que l’étude interdépartementale a permis de connaître les pratiques des automobilistes, de cadrer les besoins en aires de stationnement et de lutter contre les zones sauvages, particulièrement accidentogènes. « Nous étions face à quelque chose qui partait dans tous les sens, avec des « voitures ventouses » le long des grands axes, à l’entrée des villes ou même des autoroutes, près des péages, comme à Lillers (62) ». D’autres enjeux tiennent de l’évidence, comme la lutte contre l’engorgement des infrastructures et des entrées des grandes agglomérations.

Aujourd’hui, la multiplication des aires de stationnement dépendra non seulement des budgets qui lui seront accordés, mais aussi des prochains dispositifs qui seront créés dans le cadre de la Loi NOTRe. Par ailleurs, « nous n’avons encore que peu de liens avec les départements limitrophes comme la Somme même si nous appartenons désormais à la même région, rappelle Aline Desbonnets avant d’ajouter : « nous devons avoir un rôle incitatif et complémentaire » pour les institutions ou les autres partenaires. « Les départements ont une compétence en matière d’infrastructures, mais nous venons compléter les actions portées les communes ou encore par le Syndicat mixte intermodal régional des transports (SMIRT) dont le système Pass Pass, en ligne depuis le 13 mars 2017,  ainsi que l’ouverture d’un site internet d’information aux voyageurs avec les cartes des aires de covoiturage localisées. »
Ainsi que le précise l’introduction du schéma interdépartemental de covoiturage : « face à une thématique complexe à appréhender par la multiplicité des acteurs concernés et compétents, il s’agit d’articuler les différentes démarches, projets et actions en cours pour travailler en partenariat au développement de l’intermodalité et de systèmes de transports efficaces et innovants »

Ce qu’il faut retenir

 « Le schéma interdépartemental résulte d’une politique volontariste menée par les deux départements »

Fiche d'identité

Titre de l’opération : « Schéma interdépartemental de covoiturage »

Échelle d’intervention : Départements du Nord & du Pas-de-Calais

Nom de la structure porteuse : Conseil départemental du Pas de Calais

Contact : Aline Desbonnets – desbonnets.aline@pasdecalais.fr
Rue Ferdinand Buisson
 62018 ARRAS Cedex 9
Tel : (0)3 21 21 62 62

Début de programme : 2014. Pour une durée de 12 Mois. Le développement des aires de covoiturage est toujours en cours.

Coût de l’étude interdépartementale : 39 750 Euros

Financements FRAMEE : 33,33%, soit 13250 Euros.

Bénéficiaires de l’action : Habitants du Nord et du Pas de Calais

Indicateurs : 60 % de taux de remplissage en moyenne
970 places réalisées, en travaux ou programmées d’ici fin 2017 dans le Pas-de-Calais
384 places disponibles à ce jour et 8 nouvelles aires en projet d’ici la fin de l’année dans le Nord

Pour en savoir plus :

    Objectifs de développement durable

  • 11. Villes et communautés durables
  • 13. Lutte contre le changement climatique

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