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Mis à jour le 28 novembre 2016

Des grandes opérations d’éco-urbanisation du Nord - Pas de Calais, celle du Raquet est la plus avancée. Près de dix ans après son lancement, on peut dresser un premier bilan de sa réalisation et notamment, de la mise en œuvre de son schéma vert et bleu.

CONTEXTE et descriptif de l'action

L’écoquartier du Raquet est né de la volonté de la communauté d’agglomération du Douaisis (CAD) et de la créativité du cabinet d’architectes-urbanistes SEURA. La première a décidé d’urbaniser 166 hectares de terres agricoles et de friches industrielles, situés à Douai et Sin-le-Noble, soit la plus grande surface dédiée à un éco-quartier dans le Nord - Pas de Calais. L’objectif était de rééquilibrer son territoire, dont le nord entre dans l’orbite lilloise mais dont le sud perd des habitants. SEURA, pour sa part, a dessiné un projet original, cherchant à préserver les qualités paysagères du site et le lien ville-campagne, par le biais d’une trame verte et bleue. Sur le plan directeur établi en 2006, quatre parcs sont disposés parallèlement. Ces espaces ont chacun une vocation précise : pratique sportive ("parc actif"), promenade et détente ("parc urbain"), activité maraîchère ("parc horticole"), aménagement naturel ("parc forestier"). Les habitations sont localisées sur leurs contours. La densité moyenne dans les zones dédiées à l’habitat (hors équipements et espaces publics et verts) sera comprise entre 40 et 50 logements à l’hectare ; le long de certains axes de circulation, elle pourra atteindre 200 logements à l’hectare. Au nord du Raquet, les urbanistes ont placé un canal d’un kilomètre de long, collecteur des eaux pluviales et un grand bassin d’infiltration, futur réservoir de biodiversité.

ANALYSE DE LA DÉMARCHE

Des arbres et des légumes

"Ces options directrices restent valides", indique Jean-Paul Mottier, directeur du projet du Raquet à la CAD jusqu’en septembre 2014. Mais bien sûr, le croquis a connu quelques retouches... Ainsi, le parc forestier (33 hectares) s’est transformé en un "écopark", qui accueillera essentiellement des locaux d’activité pour très petites entreprises et artisans. Par ailleurs, les chantiers n’ont pas été menés au rythme intensif envisagé à l’origine. Dans le parc sportif, seulement un terrain de football a été aménagé. Une première tranche du parc urbain sera bientôt réalisée : des pelouses, des bosquets, des clairières et un arboretum, sur cinq hectares environ. Dans le parc horticole, des vergers seront plantés sur les franges et quelque huit hectares seront consacrés au maraîchage. Ils seront mis à disposition de l’association des parents d’enfants et amis de personnes inadaptées (APEI) du Douaisis, qui y produira des fruits et légumes bio, en pleine terre ou sous serre, et les distribuera par circuits courts. La CAD construira les locaux techniques nécessaires.

La partie bleue de la trame, quant à elle, se résume pour l’instant à quelques noues et petits bassins. "Le canal et la grande zone humide sont inscrits dans la phase trois du Raquet et cette étape n’est pas programmée pour l’instant", explique Jean-Paul Mottier. La crise immobilière et financière est passée par là, qui pèse sur les projets des aménageurs, des opérateurs et des particuliers...

Un transport en retard

Une autre contrariété vient du retard de réalisation du transport collectif en site propre (TCSP) qui doit desservir le quartier. En 2007, chacun croyait que le tramway de Douai rallierait sans délai le Raquet. Sept ans plus tard, le tramway, défaillant techniquement, n’est plus qu’un bus à haut niveau de service et le syndicat mixte qui le pilote n’a plus les moyens de financer une nouvelle liaison. Juste un peu d’argent pour lancer bientôt les études, espère Jean-Paul Mottier. "Ce décalage nous pose des difficultés, expose le technicien de la CAD. Le fait que le tracé ne soit pas encore fixé, par exemple, nous empêche de profiler l’achèvement du parc urbain. Plus généralement, cette desserte est une condition de la réussite globale du projet et de son ouverture à des ménages qui travaillent et vivent dans la métropole. Ils peuvent trouver ici des habitations moins chères mais ils ne viendront pas habiter au Raquet s’ils ne disposent pas d’une liaison avec la gare de Douai, les menant rapidement à leur travail à Lille. Quant à les envoyer en voiture sur l’autoroute, ce serait une aberration". Dans l’attente de cet indispensable service de mobilité, l’agglomération mise sur un certain dynamisme économique et sur sa vitalité culturelle.

Déjà près de cent logements

Sept ans après le lancement des travaux néanmoins, quelque 120 logements ont été construits et ont trouvé preneurs dans la plaine entre Douai et Sin-le-Noble. En 2014, plus de 150 autres sont en chantier ou le seront prochainement. Certains correspondent à des reconstructions de logements démolis lors de la rénovation urbaine du quartier de Sin-le-Noble tout proche, les Epis. Une trentaine de lots libres sont destinés à des particuliers. Les autres opérations sont signées des promoteurs KIC, Créer promotion, de la Foncière Chênelet, des organismes de logement social Partenord, Vilogia, Norévie et SRCJ. Toutes ces maisons ou appartements sont au moins conformes à la réglementation thermique 2012 (RT 2012). Vilogia a même l’intention de produire douze logements locatifs passifs... La CAD a tracé plusieurs voies de circulation dans le quartier. Elle a entrepris de réhabiliter le "chemin des Allemands", une voie pavée ancienne, à usage des piétons et vélos. S’agissant du stationnement des voitures, l’absence de TCSP rend pratiquement impossible le respect des objectifs ambitieux du plan de déplacements urbains local concernant les zones d’activité (une seule place pour 300 m2 de surface de bureaux). Une des solutions sera la mise en place d’aires de stationnement sur l’espace public ; ainsi, dans la première phase d’aménagement de l’écopark, un parking de trois cents places sera réalisé. Dans les zones d’habitat, le ratio d’une place pour deux logements est pour l’instant tenu ; mais à moyen terme, avec la multiplication des programmes, ce sera sans doute plus difficile.

Un centre aquatique basse consommation ?

Du coté des activités et équipements, l’APEI a fait figure de pionnière en implantant ici la cuisine centrale et la blanchisserie de ses établissements ; le siège de l’association et des ateliers pourraient suivre. Un institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) sera inauguré en janvier 2015. Un groupe scolaire de dix-huit classes, maternelles et primaires, ouvrira à proximité des Epis au printemps 2015. Une maison de santé et une micro-crèche sont en préparation. Une "maison de l’écoquartier" servira bientôt de point d’information, de démonstration sur l’écoconstruction et de commercialisation.

FICHE D'IDENTITÉ

Titre de l'action

Écoquartier Le Raquet à Douai et Sin-le-Noble

Lieu/échelle d'intervention

Stratégie de ville et de territoire.

Identification du porteur de projet

Partenaires

 

Indicateurs de moyens et de résultats

  • Contexte urbain : Terres agricoles et friches industrielles sur les territoires de Douai et Sin-le-Noble, au sud de l’agglomération du Douaisis.
  • Nombre prévu de logements : 3 500 à 4 000
  • Surface des espaces verts et plans d’eau : 42,6 ha
  • Equipements : 13 000 m2 (maison écoquartier, groupe scolaire, centre aquatique)
  •  Activités : 62 000 m2

Période de réalisation

Début du projet : 2007 - travaux en cours

Bénéficiaires / cibles de l'action

Tous les acteurs du territoire

Documents de référence disponibles

 

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