Mis à jour le 13 mai 2022

Entre 2016 et 2018, une expérimentation en faveur de la mobilité durable a été menée à l’Université Catholique de Lille (UCL). Elle a permis de tirer de nombreuses leçons principalement d’ordre qualitatif sur la façon de changer les habitudes des salariés.

La mobilité durable, un sujet déjà ancien à l’UCL

À l’Université catholique de Lille, la question de la mobilité remonte à la création de l’IDDR en 2006, qui avait permis l’organisation du premier plan de déplacements universitaire en France, grâce auquel un report modal de 25% avait pu être constaté après son évaluation en 2009.

En 2016, la Chaire Explorateurs de la Transition, qui entre-temps avait remplacé l’IDDR, a expérimenté CoPILOP, une démarche de conseil individualisé en mobilité à l’échelle de l’UCL. Cette opération a eu pour objectif d’accompagner des salariés ayant accepté de tester des modes de transports alternatifs à la voiture individuelle pour leurs déplacements domicile-travail.

Tester pour convaincre

Copilot lille
© univ-catholille

Avec l’aide de l’ADEME, des autres membres du groupe porteur et du comité de pilotage, l’UCL a défini une méthodologie et une campagne de communication d’envergure destinée à recruter les salariés. Environ

150 personnes ont consenti à effectuer un premier entretien individualisé dont l’objet était de comprendre leurs pratiques et leurs problématiques de mobilité, et de leur proposer de participer au test. Parmi eux, une soixantaine s’est engagée dans ce challenge qui consistait à tester pendant quinze jours au choix sur une période de six mois, des modes de transports différents de la voiture individuelle.

Les quatre membres de la Chaire leur ont remis une charte d’engagement jointe à une fiche personnalisée contenant des propositions d’options de trajets sans la voiture et tenant compte de leurs contraintes (horaires de travail, lieu de domicile, horaires de bus, de TER, nombre de kilomètres, impératifs scolaires…). Si initialement, le test ne devait s’adresser qu’aux usagers de la voiture, au final, les salariés utilisant un mode de transport en commun ont pu s’essayer au vélo, par exemple, et inversement. De plus, ceux qui le souhaitaient pouvaient allonger la période d’essai d’une semaine.

Afin de faciliter l’usage des différents modes de transport, des moyens sur mesure ont été déployés : prêts de vélos électriques ou classiques, carte V’lille, abonnement TER gratuit… Un triporteur a même été loué pour l’occasion et prêté à deux salariés avec enfant ! Chaque collaborateur s’est aussi vu remettre un carnet de route qu’il devait renseigner en fin de journée, pour indiquer le mode de transport utilisé, les avantages et inconvénients…

Le plein d’enseignements

L’évaluation a été effectuée en deux temps, après six mois et après un an. Au premier temps :

  • Un tiers a repris ses habitudes immédiatement après la fin de l’expérience. Il s’agissait des salariés les plus âgés, avec enfants et fonctions à responsabilités, nécessitant de horaires souples.
  • Un tiers a continué à utiliser de manière occasionnelle les transports alternatifs.
  • Un tiers a pérennisé l’utilisation de ces transports, une pratique qui leur était déjà familière avant le test.

Un an plus tard, une quatrième catégorie a été ajoutée : les résignés, c’est-à-dire les personnes qui ont continué un certain temps à changer leurs habitudes, avant de laisser tomber. Cette seconde évaluation ne portait plus sur les résultats quantitatifs, mais sur la qualité de l’accompagnement.

La souplesse de la mise en œuvre en fut le gage, au même titre que la gratuité du test et l’absence de jugement notamment.

Un service redynamisé

logo-copilot

L’expérimentation a permis à l’Université de mettre en place une nouvelle façon de manager la mobilité : une flotte de vélos classiques, de vélos à assistance électrique et de trottinettes électriques a été achetée et mise à disposition des salariés sur demande. Dix cartes d’abonnements V’lille sont renouvelées chaque année.

La newsletter et l’adresse mail de CoPILOT diffusées pour l’expérimentation a perduré et ce nom est devenu celui du service. Mieux, le dispositif a permis de relancer sa dynamique après la période de stagnation qui suivit la mise en place du PDE. Toutefois, les organisateurs s’accordent à penser que l’expérience est difficilement reproductible en l’état pour des raisons de budget et de moyens humains.

Ils recommandent plutôt d’opter pour ce qu’ils font désormais : ouvrir des permanences mobilité à ceux qui souhaitent bénéficier de conseils personnalisés. Un dispositif plus adapté à l’entreprise.

Fiche identité

Nom de l’opération : CoPILOP

Porteur de projet : Université catholique de Lille

Contact : Aurélie Montigny – 03 59 31 50 76 - aurelie.montigny@univ-catholille.fr

Lieu/échelle de l’action : trajet domicile-travail - Université catholique de Lille, 60 boulevard Vauban à Lille

Groupement porteur du projet : l’UCL, l’Association Droit au Vélo, Auxilia

Partenaires : ADEME, Kéolis, Métropole européenne de Lille, SNCF, Les mains dans le guidon, Le Grand huit, Alliance, Parc naturel régional de l’Avesnois

Coût : environ 150 000 €

Réalisation : 2016-2018 (six mois de recrutement, six mois de test et un an de suivi et d’évaluation)

Indicateurs de résultats : changement de comportement, nouvelle façon de manager la mobilité au sein de l’UCL

Bénéficiaires/cibles de l’action : salariés

Documents pour aller plus loin : Poster CoPILOT - Site internet "Les Explorateurs de la Transition" - Reportage vidéo "Copilot Bilan de l'expérimentation"

    Objectifs de développement durable

  • 11. Villes et communautés durables
  • 13. Lutte contre le changement climatique
  • 17. Partenariats pour la réalisation des objectifs

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