Siniat, anciennement Lafarge Plâtre, est un des leaders historiques français de la production de plaques et carreaux de plâtre, polystyrène expansé et accessoires pour le bâtiment. Le groupe Belge Etex spécialisé dans les matériaux de construction, l'a racheté et rebaptisé en 2011.

Le site de Rantigny, près de Nogent-sur-Oise (60), permet de produire du polystyrène expansé (PSE) sur 65000 m². Le process est énergivore et nécessite l'utilisation de vapeur pour les opérations d'expansion et de moulage.

Valorisation des anas de lin, des coproduits locaux

L'entreprise est engagée dans la transition écologique : « On croit à la synergie entre les acteurs locaux, et à l'intelligence collective, c'est notre ADN », explique Iryna Yermakova, directrice du Développement Durable et de l'Hygiène Sécurité Environnement pour Etex France.

Ainsi, Siniat affiche l'objectif de limiter les rejets de polluants atmosphériques, dont le CO2 anthropique, les flux entrants et sortants du site, les consommations énergétiques, les déchets industriels solides, liquides et gazeux.

L’entreprise a donc travaillé avec Cofely, société de service en efficacité énergétique et environnementale, filière du groupe Engie, pour trouver des gisements locaux de combustible. « Nous avons découvert qu'au nord se trouvait la plus grande filière de lin au monde, et à l'époque, les anas (fragments de paille, NDLR) n'étaient pas utilisés industriellement, raconte Iryna Yermakova. Nous avons créé un écosystème, qui permet de valoriser ce déchet provenant de l'Oise, mais aussi de la Somme et du Nord. Des coproduits permettant de nourrir une chaudière biomasse ! »

Un site pilote

C'est Cofely qui produit l'énergie dans l'installation dédiée sur le site de Siniat, lequel la lui achète. 8% sont utilisés pour le chauffage de l'usine, le reste pour la production de vapeur. Entre l'idée et l'inauguration, il s'est écoulé trois ans. La chaudière biomasse fonctionne depuis juillet 2015, avec toujours un socle de 10 à 15% de gaz pour assurer les arrêts et les redémarrages. Cet équipement a permis d'éviter la production de 3000t de CO2 dans les premières années, « aujourd'hui 2000t car le marché est différent, on produit moins » détaille Iryna Yermakova. La moitié de l'investissement a été consacrée à la cheminée, un aspect très important pour limiter les rejets polluants. « C'est un projet très peu viable financièrement sans subvention ! » souligne la responsable.

Quels conseils donnerait-elle ? « Quand on cherche des solutions alternatives, le gisement est la clé : comment s'assurer que la filière va bien se porter sur toute la durée d'investissement ? ». Il est aussi difficile de bien dimensionner l'installation, on pèse le pour et le contre en partant sur des données historiques de production mais les marchés fluctuent. Pour des petites installations comme Rantigny, cela s'est révélé compliqué... mais c'est le site pilote ! « Plus le projet est important plus l'investissement s'avère rentable ! », ajoute Iryna Yermakova.

Ce système est bien adapté pour des sites qui fonctionnent en continu, mais se révèle plus complexe en « stop and go ». « La biomasse ne s'arrête pas comme un robinet de gaz, les aléas sont difficiles à supporter », souligne la directrice.

Siniat ne va pas s’arrêter là ! L’entreprise a déjà trois autres projets à l'étude, dans trois autres régions de France, avec bien sûr des sources d'énergie locales, que la société ne souhaite pas encore dévoiler...

Le projet en bref

Objectifs de développement durable

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