Transformer une friche en écoquartier : l’exemple de Saint-Quentin
- initiative
- récit
L’écoquartier du Maréchal Juin, à Saint-Quentin, est un ancien site industriel devenu un lieu où se croisent des enjeux environnementaux et sociaux ! Présentation de ce projet qui a l’ambition de faire de cet endroit un quartier central de la ville.
Le projet en bref
Objectifs de développement durable
# Sur les mêmes sujets
D’une friche industrielle à un écoquartier, il n’y a qu’un pas ! Depuis 2017, l’agglomération du Saint-Quentinois est engagée dans la réhabilitation d’un terrain de 1,2 hectares, situé sur la rive sud de la ville de Saint-Quentin. Ce chantier s’inscrit dans une dynamique plus large de revitalisation du quartier du Faubourg d’Isle, bénéficiant du cadre du Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) et du programme « Action cœur de ville ».
Une transformation durable et adaptée
D’abord occupé par une usine de tissage, puis de cyclomoteurs, avant de redevenir une usine spécialisée dans le tissage, et notamment l’ourdissage, la dernière en France, le lieu devient une friche industrielle en 2006 lorsque les dernier·ères occupant·es quittent l’endroit. C’est seulement en 2015 que l’Agglo du Saint-Quentinois fait l’acquisition du terrain pour le réhabiliter. En 2019, après une première étape de déconstruction et de dépollution des sols, l’aménagement est confié à la SEDA, anciennement Société d’Équipement du Département de l’Aisne, sous la forme d’une concession pour une durée de huit ans.
Après une consultation des Saint-Quentinois·es lors de réunions publiques présentant l’histoire du projet et ses enjeux, il est décidé d’en faire un écoquartier, le premier du département en réhabilitation de friche. Ce label national certifie que le quartier construit répond à un ensemble d’engagements sociaux et écologiques : association des habitant·es tout au long du processus pour déterminer le type de logements, services ou les espaces publics, promotion des mobilités douces, préservation de la biodiversité, des sols, de l’eau… Le projet bénéficie d’une aide ponctuelle de l’État, le fonds friches, permettant de financer la réhabilitation à hauteur de 1,2 millions d’euros.
Un quartier pensé pour toutes et tous
En 2021, les travaux sont lancés. Une attention particulière est portée à l'inclusion de toutes et tous : les pentes sont par exemple adoucies afin de faciliter le déplacement dans les rues. L’écoquartier, labellisé « Étape 2 » depuis novembre 2022, est pensé comme un lieu destiné autant aux personnes âgées, aux étudiant·es, aux familles ou encore aux personnes en situation de handicap.
Lieux de mixité fonctionnelle et sociale, logements temporaires, habitats intergénérationnels… Au total, ce sont 74 logements qui voient le jour sur l’ancienne friche, gérés par Clésence, entreprise sociale pour l’habitat en Hauts-de-France. En lien avec l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV), une extension du campus est aussi créée dans l’écoquartier, ainsi qu’une résidence étudiante et une maison des étudiant·es. Enfin, la création d’un bâtiment tertiaire emblématique de la stratégie Robonumérique destiné à accueillir des jeunes entreprises afin de les accompagner dans le développement de leur projet permet de contribuer au développement économique du territoire.
Sobre et résilient
Pour que le projet soit le plus sobre possible, les bâtiments sont composés de matériaux à faible impact environnemental, et répondent aux critères de la certification de Haute qualité environnementale (HQE), assurant une grande performance énergétique.
La gestion de l’eau est également au cœur des aménagements. Deux tiers de la surface de la friche ont été désimperméabilisés afin de permettre l’infiltration des eaux dans le sol et limiter le risque d’inondation. Un système de noues, fossés végétalisés peu profonds, a aussi été pensé afin d’accueillir les trop pleins lors de pluies intenses. La voirie, composée en partie de matériaux recyclés, favorise les mobilités douces comme le vélo et la marche.
Enfin, l’aire de jeux, issue d’une co-construction avec les citoyen·nes, comporte des jeux en bois issus d’exploitations forestières contrôlées. L’inauguration de la maison des étudiant·es est prévue pour octobre 2025 tandis que la future université et le bâtiment tertiaire devraient ouvrir leurs portes en 2026.
Des projets encore en construction
En plus de cet écoquartier, l’Agglo du Saint-Quentinois se penche maintenant sur le réaménagement du port de plaisance. Là encore, les enjeux environnementaux sont centraux : les anciens bâtiments ont été détruits, trois hectares devraient être dépollués, désimperméabilisés et renaturés, les mobilités douces seront favorisées le long du canal …
L’Agglo du Saint-Quentinois réalise ainsi un aménagement 100% développement durable : une création de lieux de mieux-vivre, qui associent mixité sociale et générationnelle à des enjeux environnementaux. Une démonstration qu’on peut investir dans le futur avec du bâti passé !
Découvrez d'autres contenus similaires
Fives Cail, la métamorphose d’une friche en écoquartier
initiative| October 25, 2024Pendant plus d’un siècle, le faubourg lillois de Fives a vécu au rythme de la sidérurgie. Sous les noms de Fives Lille-Cail, Fives-Lille ou encore FCB, les marteaux de l’usine étaient le pouls du quartier. En 2001, quand l’activité cesse, une friche industrielle de 25 hectares devient le témoin de ce passé. De nos jours, les équipes de la Soreli, en charge de la réhabilitation du site, œuvrent pour que celui-ci retrouve sa place au sein du quartier. Suivez le guide !
Réhabiliter intelligemment un patrimoine historique : l’exemple d’Arras
initiative| September 23, 2025La présence de friches dans une municipalité peut représenter une opportunité d'aménagement, surtout si elles sont situées en centre-ville. Depuis plus de 15 ans, la Communauté urbaine d'Arras (CUA) s'efforce d'intégrer harmonieusement dans son tissu urbain les terrains et les bâtiments cédés par l’armée, en transformant ceux-ci en véritables atouts pour le territoire.
