Si vous demandez à la Communauté de communes du Liancourtois - La Vallée dorée (CCLVD) les principaux enjeux environnementaux la concernant, il y a fort à parier qu’on vous parlera de l’eau et des sols ! Ce territoire situé entre Compiègne, Creil et Beauvais est traversé par deux sous-affluents de l’Oise, la Béronnelle et la Brêche. Les acteurs·rices locaux·ales travaillent depuis plusieurs années à une meilleure gestion de la ressource en eau, mais aussi à la démocratisation et l’appropriation du compostage en vue de gérer à la source les biodéchets.
L’eau au centre des préoccupations
L’intercommunalité est fortement liée au cycle de l’eau : du captage dans la commune de Labruyère, à la distribution d’eau potable par les 153 km de tuyaux souterrains, en passant par le traitement des eaux utilisées à la station d’épuration de Monchy-Saint-Éloi… La CCLVD intervient à toutes les étapes de ce qu’on appelle « le petit cycle de l’eau », et sait l’importance de préserver cette ressource.
Un des exemples les plus parlants de l’attention portée à cette dernière est la récente végétalisation de l’avenue du Général de Gaulle et de la place Snejdareck à Liancourt. Les anciennes rues bétonnées ont laissé place à des espaces verts, à des massifs drainants et des parkings perméables. Ces aménagements ont plusieurs avantages : infiltration des eaux de pluie dans le sol pour recharger les nappes phréatiques, limitation du risque d’inondation, limitation des îlots de chaleur urbain…
Pour la CCLVD, c’est aussi l’occasion de visibiliser et de sensibiliser sur le traitement des eaux de pluie, qui disparaissent habituellement dans les réseaux de tuyaux souterrains. Ici, les eaux pluviales ne sont plus considérées comme des déchets à éloigner et à traiter mais comme une ressource rare à préserver. Une cuve de récupération d’eau a aussi été placée sous le parvis de l’église afin d’arroser les espaces verts avoisinants.
L’eau : une opportunité de développer de nouvelles filières
Dans l’objectif de préserver la ressource en eau, l’intercommunalité encourage également l’installation d’une filière chanvre sur son territoire. Ici, les enjeux de l’eau rencontrent ceux de la préservation des sols : le chanvre a besoin de peu d’eau, résiste bien aux épisodes de sécheresse – amenés à se multiplier avec le changement climatique – et stocke énormément de carbone. Toutes les parties de la plante ont, de plus, une utilité (paille isolante, graines aux vertus nutritives, fibres pour la papeterie…). En plus de cela, la culture nécessite peu d’intrants, mais aussi peu de désherbage : une fois levé, le chanvre se comporte comme une plante étouffante, empêchant d’autres plantes adventices (mauvaises herbes) de se développer. Les derniers résidus de la plante en fin de vie sont, eux, complètement compostables.
Ce sont ainsi sept agriculteurs, constitués à cette occasion en une association nommée « Chanvriers de l’Oise », qui sont accompagnés depuis 2021 par la CCLVD, la communauté de communes de la plaine d’Estrées, le CD2E, la région Hauts-de-France et l’Agence de l’eau Seine Normandie sur dix hectares de terres, dans le but de développer cette filière prometteuse.