Mis à jour le 12 décembre 2016

« Jamais la mobilisation des acteurs non étatiques n'aura été aussi forte ». Avec ces mots, Jean-Jacques Queyranne, le dynamique Président de la région Rhône Alpes, concluait le Sommet Mondial Climat et Territoires, accueilli à Lyon les 1er et 2 juillet derniers, dans les locaux de son institution.

Quelque 800 représentants venus du monde entier étaient présents à ce Sommet, marquant une véritable étape sur la route de la COP 21. Une étape qui au-delà des contributions très riches élaborées pendant ces deux jours, consacrait l'importance des collectivités locales et plus largement des acteurs non étatiques pour garantir le succès de la Conférence à Paris et relever le défi du climat.

La « société en mouvement », clef de succès de la COP ?

Ce joli sous-titre du Sommet était l'un des fils rouges de ces deux jours où la canicule sévissait ironiquement dehors.
François Hollande, présent près de 3 heures à ce Sommet, accompagné d'un aéropage de personnalités et de ministres (madame Ségolène Royal et monsieur Patrick Kanner), n'a pas mâché ses mots pour illustrer sa volonté d'associer les collectivités au succès de la COP 21 « Aussi fort sera notre engagement national, aussi vide il sera sans la contribution de nos territoires » et d'annoncer l'organisation d'une journée de la COP « consacrée » aux territoires.

Plus tard, Laurence Tubiana, représentante spéciale de François Hollande pour la COP, se félicitait de la très positive mobilisation de la société civile en vue de la COP et insistait sur l'absolue nécessité d'organiser « le transfert d'énergie et d'optimisme des acteurs non étatiques » vers les négociateurs. « Vous ne rigolez pas, vous le faites déjà ! » disait-elle. Avec une crainte associée, que sans ça, le compte n'y soit pas...

Le lendemain, Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la CNUCC (Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques), confirmait être impressionnée par la force de la mobilisation. La lutte contre le changement climatique ne doit pas opposer les gouvernements et les collectivités, ni le Nord et le Sud. Ce défi doit au contraire fédérer et reconnaître le rôle de toutes les parties prenantes. Permettre de mutualiser les intelligences, les ingénieries, les capacités d'innovation.. Une intervention forte finissant par un vibrant « Collectivement, vous êtes entrain de transformer le monde. Vous écrivez l'histoire ! ».

Vers une économie décarbonée et des modes de financements renouvelés

Bas-Carbone pour les uns, décarboné pour les autres, l'affranchissement à terme (quel terme?) des énergies fossiles apparaissait à Lyon comme un horizon partagé. Compatible avec la croissance économique d'après Mme Figerès de la CNUCC. Si il reste d'après l'Agence Internationale de l'Energie, de très grosses sommes à investir pour opérer la transition énergétique, cela n'empêche pas, d'après Gilles Vermot-Desroches du Global Compact France qui rapportait l'atelier « Low carbon economy », que cette année 2015 aura vu se construire la conviction commune que « ce qui est bon pour le climat est bon pour l'économie ».

La question des financements était présente dans tous les débats. Permettre l'accès des acteurs locaux aux financements internationaux qui sont ou doivent être mobilisés pour le climat, est une clef de succès pour les politiques d'atténuation et d'adaptation, notamment dans les pays en développement.
Dans son discours, le Président de la République a fait l'annonce qu'il entendait faciliter cet accès avec à l'appui les chiffres de 3 milliards d'euros d'investissement via les TEPCV (Territoires à énergie positive pour la croissance verte), 15 milliards affectés à la Transition Energétique via la Caisse des Dépôts et des aides techniques et financières orientées vers les pays en développement par le biais de l'AFD (Agence Française de Développement).

D'autres pistes ont également été abordées, comme « donner un coût au carbone », qui d'après Antoine Frérot, Directeur Général de Veolia, est une nécessité pour que « la dépollution coûte moins cher que la pollution » et que les pratiques changent; ou bien développer l'économie circulaire qui permet de nombreuses économie, « les ressources naturelles sont trop précieuses pour n'être utilisées qu'une fois ».

La solidarité comme force d'entraînement

Quand on parle de transition énergétique, les solidarités ne sont pas toujours au premier plan. A Lyon au contraire, la composition multicolore de l'assemblée rendait évidentes les déclarations qui se succédaient sur ce sujet. « Une vraie alliance politique est à créer autour de la sobriété pour sortir de la pauvreté au Nord comme au Sud » d'après Bruno Charles, Vice Président de la Région Rhône-Alpes.

Certains Plans Climat, tels que celui du Minas Gerais au Brésil, d'après le Président du FEAM, Diogo Franco, mettent d'ailleurs l'accent sur le versant social et les questions de gouvernance.

Pour réussir, la COP ne doit pas créer de nouveaux clivages mais au contraire intégrer les responsabilités dans l'origine du changement climatique et appliquer en conséquence des contraintes différenciées. Gageons que ces principes, réaffirmés par les plus grands, nourriront positivement les accord conclus à la COP et contribueront à la construction d'une véritable solidarité climatique !

En savoir plus :

  • France Diplomatie
  • Découvrez le compte-rendu réalisé par le Comité 21 / Club France DD, en cliquant ici
  • Accédez à la déclaration finale du Sommet en cliquant ici.
  • Le Comité 21 / Club France Développement Durable et Solutions COP21 étaient partenaires du Sommet Climat & Territoires pour la conception et l’animation d’une WebTV. Tout au long des deux journées du sommet, la WebTV a permis au grand public de suivre en direct l'actualité des débats. Pour en savoir plus sur les interviews, et visionner les vidéos, cliquez ici pour consulter notre compte rendu de la WebTV.

Rédaction : Emmanuelle Latouche, Directrice Adjointe en charge du Pôle Climat.

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