Mis à jour le 27 avril 2021

Quand on s'appelle Groupement Régional pour la Qualité Alimentaire, on se doit d'adopter une démarche de progrès permanente. L'action de l'association, engagée il y a trois décennies, s'enrichit aujourd'hui des principes de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération.

Dorize Rémy © GRQA
Dorize Rémy © GRQA

L'association Groupement Régional pour la Qualité Alimentaire (GRQA) a été fondée en 1985 par des associations de consommateurs. Elles restent très présentes dans la vie de la structure. Le conseil d'administration actuel mobilise aussi des représentants des organismes consulaires, des professionnels appartenant à des filières de production agricoles et des élus de la Région Hauts-de-France, partenaire depuis toujours de la structure.
La principale mission du GRQA est l'accompagnement des réseaux de professionnels de l'alimentaire vers l'obtention des "Signes d'Identification de la Qualité et de l'Origine", les SIQO. Une petite quarantaine de productions des Hauts-de-France disposent d'un de ces signes, ce qui situe la région à une honnête position, mais loin de celles du sud-ouest (record pour l'Occitanie avec 250 produits certifiés), de l'ouest et de l'est du pays.

ZOOM sur les SIQO

  • Le Label Rouge : unique signe national officiel qui garantit une qualité supérieure à celle d'un produit courant similaire, tant au niveau de sa production, de son élaboration, que de sa qualité gustative. Dans la région, les volailles fermières de Licques, le lingot du Nord, l'endive de pleine terre, les filets de hareng fumés doux, entre autres, portent le Label Rouge.
  • L'Appellation d'Origine Protégée (AOP, ex-AOC) : désigne un produit dont les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit. Une seule AOP dans la région : le Maroilles.
  • L'Indication Géographique Protégée (IGP) : identifie un produit dont la qualité, la réputation, ou d'autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. Au moins une étape est réalisée dans la zone protégée (les volailles fermières de Licques, l'Ail fumé d'Arleux).
  • La spécialité traditionnelle garantie (STG) : protège la composition d'un produit ou son mode d'élaboration traditionnel. Créée récemment, elle n'a été attribuée qu'à un seul produit en France, la moule de bouchot.
  • Le Label Agriculture biologique (AB) : garantit une qualité environnementale.

A noter que "Saveurs en Or", dont l'étiquette est assez connue des consommateurs régionaux, n'est pas un SIQO mais une marque collective, attribuée en fonction du respect d'un ensemble de directives. Elle garantit une fabrication en Région Hauts-de-France et peut se cumuler avec un SIQO.

Accompagnement gratuit

Il faut au minimum deux à trois années de procédure à une filière agricole pour décrocher l'un de ces signes de reconnaissance, parcours ponctué de nombreuses étapes d'instruction et de visites des techniciens de l'Institut national de l'origine et de la qualité et de l'Union européenne. Les frais à engager ne sont pas négligeables, en particulier pour des filières qui comptent peu de producteurs. Mais les avantages de la labellisation sont importants : elle contribue à la structuration du réseau concerné, elle bonifie la communication en direction des consommateurs et permet de vendre à meilleur prix les produits. Sur ce chemin, le GRQA apporte une assistance gratuite, grâce au soutien de la Région des Hauts-de-France, aux professionnels candidats. Il est impliqué aujourd'hui dans les dossiers du haricot de Soissons, du miel de tilleul de Picardie ou de la carotte de Tilques. La rencontre se fait à la suite de prospections ou à l'initiative des producteurs eux-mêmes. En revanche, une fois la consécration obtenue, le Groupement se retire et laisse la filière fonctionner en toute autonomie.

Le temps de la mise en commun

"Le public a grand besoin d'être rassuré sur la qualité de son alimentation et se montre très intéressé par les SIQO, note Dorize Remy, chargée de mission développement durable au GRQA. Mais côté production, on trouve beaucoup de filières dont les membres vieillissent sans pouvoir transmettre leurs exploitations. Les systèmes sont coupés les uns des autres et organisés sous une forme industrielle classique, se préoccupant avant tout de production, de transformation et de conditionnement de marchandises. Ils fonctionnent en silos". S'ajoute à cela un manque de moyens financiers qui les empêche de se doter d'un responsable de la qualité ou de la communication. Pour tenter de redynamiser la situation, le GRQA s'est tourné vers les principes de l'Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération. Sa directrice a suivi une formation sur cette approche particulière, par le biais de l'association Acteurs pour une économie solidaire (APES) et des cabinets Atémis et E2i.

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Accompagnement professionnel © GRQA

Avec tous les bénéficiaires de la qualité

"L'idée est de passer de filières cloisonnées à un écosystème alimentaire, reprend Dorize Remy. Cet écosystème intègre les consommateurs, bénéficiaires directs de démarches de qualité, mais s'étend à des bénéficiaires indirects, territoires, entreprises non agro-alimentaires, acteurs du tourisme, de la culture et d'autres encore, selon les contextes locaux". Ce doit être l'occasion de retravailler la valeur des produits, pour mieux la caractériser et garantir un prix juste et équitable à toutes les parties concernées. Les consommateurs doivent se voir proposer des services, en plus de marchandises. Parmi les autres innovations inspirées par l'économie de la fonctionnalité et de la coopération, les professionnels sont incités à mettre en œuvre des mesures relevant de l'agro-écologie (complémentarité entre productions végétales, limitation accrue des intrants, développement de la biodiversité).

Vers des "super-filières" ?

Depuis le printemps 2017, une chargée de mission du GRQA a entrepris un tour des professions agricoles des Hauts-de-France pour voir comment l'accompagnement de l'association est perçu et comment il pourrait évoluer. Elle engage également la discussion sur une possible mutualisation des moyens humains et financiers des filières : ce regroupement pourrait prendre la forme d'une "super filière" gérée par un grand "organisme de défense et de gestion" (ODG), en lieu et place de ceux qui existent actuellement au niveau de chaque filière. Les porteurs d'une initiative de ce genre, lancée en Vendée, viendront en témoigner bientôt dans la région. Et l'on verra si les professionnels des Hauts-de-France sont partants...

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Atelier sensibilisation © GRQA

Dans le mouvement de l'alimentation durable

En plus de cette présence active auprès des professionnels, le Groupement a deux autres cordes à son arc. Il informe les consommateurs ("les mangeurs") sur la qualité alimentaire et promeut notamment la lutte contre le gaspillage de nourriture. Avec des outils pédagogiques (pour la plupart téléchargeables sur son site internet), il s'adresse à tous les publics scolaires et aux associations intéressées. Enfin, le GRQA s'inscrit dans le mouvement de l'alimentation durable ; il siège dans de nombreux cercles d'experts et forme les personnels des collectivités, ceux des services administratifs comme deux des unités de restauration collective. Depuis 2016, il participe à un programme Interreg V, Filière Agroalimentaire Durable Transfrontalière (AD-T), avec une vingtaine de partenaires wallons et flamands, sur les filières agroalimentaires durables transfrontalières. L'objectif pour le GRQA, leader d'un des modules, est de rassurer les consommateurs pour permettre aux entreprises d'accroître leur compétitivité.

Fiche d'identité

Groupement régional pour la qualité alimentaire, 2 rue de Dormagen, 59350 Saint-André-lez-Lille
Territoire : Hauts-de-France
Création : 1985
Nombre de permanents : 6
Vocation : Accompagnement de filières agricoles vers l'obtention de SIQO ; information sur la qualité alimentaire ; soutien à l'alimentation durable.
Cibles : Professionnels de l'alimentaire, collectivités, citoyens
Actions évoquées dans la fiche : Introduction des principes de l'économie de la fonctionnalité et de la coopération dans l'accompagnement des professionnels dans des démarches de qualité.
Partenaires : Région Hauts-de-France, Chambre d'agriculture, professionnels, INAO (institut national de l'origine et de la qualité), Union Européenne, Espace naturels régionaux, Agroe, Cd2e.
Ressources : http://www.qualimentaire.fr

Contact

Chargée de missions Développement Durable : Dorize Remy - T : 03 28 38 94 93
Courriel : DREMY@qualimentaire.fr

    Objectifs de développement durable

  • 12. Consommation et production responsables
  • 17. Partenariats pour la réalisation des objectifs
  • 8. Travail décent et croissance économique

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