Mis à jour le 4 avril 2024

Grâce à un partenariat européen, la ville de Gravelines a bénéficié d’un appui technique et financier pour la pose de ganivelles le long de son cordon dunaire. Un moyen sobre et efficace pour protéger son littoral de la montée des eaux. Explications.

 

Confrontée au phénomène d’érosion du littoral, la ville de Gravelines, dans le Nord, a pu renforcer son cordon dunaire en participant au programme européen Interreg SARCC (Sustainable and Resilient Coastal Cities - villes côtières durables et résilientes). Ainsi, elle a expérimenté l’installation de ganivelles, ces palissades en bois permettant de ralentir le vent et de retenir naturellement le sable sur le milieu dunaire. Une solution basée sur la nature, économe et multifonctionnelle, pour une meilleure protection de toutes et tous.

Un territoire aujourd’hui fragilisé 

Dès le XIe siècle, des travaux d’endiguement ont permis d’assécher le littoral dunkerquois pour créer le polder transfrontalier des wateringues. Avec le changement climatique, la montée des eaux s’accélère : + 23 cm depuis 1900 dont une hausse de 6 cm depuis 2000 ! Cette évolution remet en question les choix d’hier de maîtriser l’eau pour développer le territoire. La tempête Xynthia en 2010, ou encore la catastrophe de Fukushima au Japon, ont contribué à déployer dès 2012 une stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte pour mieux anticiper l’évolution du littoral et trouver des solutions pour s’adapter à ces changements.

C’est ainsi qu’un plan de protection des risques littoraux (PPRL) a vu le jour en 2017 et a permis d’identifier un risque de submersion marine à Gravelines au niveau du cordon dunaire de Petit-Fort-Philippe. 124 habitations pourraient être inondées en un quart d’heure en cas de brèche dans la dune.

Une stratégie de résilience inspirée du milieu naturel

Afin d’envisager les solutions pour réduire le risque de rupture du milieu dunaire, une étude est lancée en 2018 par le Pôle Métropolitain de la Côte d’Opale. À Gravelines, se produit un phénomène d’accrétion naturelle, c’est-à-dire que le niveau dunaire se charge lui-même en sable. Cela permet d’envisager la mise en place de solutions basées sur la nature en installant des ganivelles qui vont favoriser le maintien du sable sur le cordon

Cette solution implique en parallèle de revoir le mode d’occupation du littoral qui au fil du temps,  avec l’installation de 150 cabines de bain directement adossées à la dune, d’une digue promenade et de chemins d’accès à la plage (emprunté par les chars à voile), a rogné de plus en plus le cordon dunaire.

2022 Crédit Gravelines Plage Petit Fort Philippe Accès
Accès à la plage de Petit-Fort-Philippe © Gravelines

Le coup de pouce de l’Europe et le partage de savoirs

Bien qu’identifié dans le plan de prévention, le risque de submersion marine à Gravelines n’est pas considéré comme prioritaire au regard du Programme d’Action et Prévention des Inondations (PAPI) : l’estran, zone de balancement des marées, qui s’étend sur 2 km, casse la force des vagues et réduit en effet le risque. Les financements habituels n’étant donc pas mobilisables pour la réalisation des travaux, la commune décide alors de se positionner sur le  projet Interreg SARCC dès 2019

Participer à un projet européen, pour une commune de 12 000 habitant·es, représente un vrai défi en termes de moyens humains à déployer pour le montage, le suivi, l’évaluation et la promotion du programme. Et pourtant, la ville de Gravelines l’a fait. Déjà familier des projets Interreg, le maire Bertrand Ringot a saisi tout l’intérêt de participer à la recherche de solutions fondées sur la nature pour la protection des littoraux. Au-delà du financement d’infrastructures de protection, le programme européen SARCC permet de créer des échanges, des partenariats et des liens puisque différentes solutions ont pu être expérimentées en France, en Belgique, en Angleterre et aux Pays-Bas. 

Concilier usages balnéaires et protection des zones submersibles

À Gravelines, l’expérimentation a porté sur l’implantation de 620 mètres de ganivelles pour élargir de 10 mètres le cordon dunaire. Avant d’être généralisée, cette solution a été testée sur un linéaire de 80 mètres. Les ganivelles, hautes de 1,20 m, ont été recouvertes en 2 ans et la végétation, comme l’oyat et le panicaut, s’est installée

« Faire avec la mer plutôt que contre la mer », lançait Olivier Ménard, secrétaire général de la sous-préfecture de Dunkerque, lors du séminaire sur les solutions fondées sur la nature pour les littoraux du 30 mars 2023.

Pour faciliter l’alimentation naturelle en sable, il a été nécessaire d’espacer de 15 mètres les 150 cabines de bain situées sur l’estran afin de laisser plus d’espace devant le cordon dunaire. Cela a demandé de nombreux échanges avec les différents acteur·ices concerné·es par le projet en particulier les élu·es chargé·es de l’environnement et de la gestion des cabines de plage. Les usager·ères ont dû accepter que leur cabine puisse se retrouver les pieds dans l’eau au moment des grandes marées. 

La seconde partie du projet a concerné l’aménagement de deux accès à la plage en particulier pour le club de char à voile. Conçus en tenant compte de la direction des vents pour favoriser l’accrétion, ils forment un coude pour éviter que le vent s’engouffre dans l’accès. 

En quoi cette initiative est bonne pour l’adaptation ? 

Enrichir les savoirs et diffuser les bonnes pratiques, c’est tout l’intérêt des programmes européens Interreg tels que le projet SARCC. Des bénéfices multiples qu’on retrouve avec les solutions fondées sur la nature pour adapter les littoraux au changement climatique : les ganivelles enrichissent le cordon dunaire en retenant le sable pour lutter contre l’érosion dunaire et limiter les risques de submersion et d’inondation dans le polder. Au-delà du soutien financier obtenu, participer au projet SARCC a contribué à faire connaître la démarche auprès des acteurs du territoire et les sensibiliser à la nécessité d’agir dès maintenant et engager des coopérations sur les usages du littoral.

Le projet en bref

Titre exact de l’opération : Des ganivelles pour lutter contre le risque de submersion à Gravelines

Lieu/Échelle de l’action : commune de Gravelines

Identification du porteur de projet : commune de Gravelines

Contact : 

Vincent Leuregans, chef de projet en charge du développement durable, de l’aménagement et des risques
v.leuregans@ville-gravelines.fr
03 28 23 59 76 / 06 49 44 17 54

Montant de l’opération : 

  • Travaux de pose des ganivelles : 14 300 € HT 
  • Aménagement des deux accès : 167 000 € HT
  • Gestion du dossier Interreg avec l’accompagnement du Cabinet Deloitte et associés avec intégration du financement du temps agent : ~5 000 € HT
  • Organisation de deux séminaires avec l’aide de Bureaux d’Etudes (Synergie Littoral) : Webinaire en octobre 2021 : 2 000 € HT et Séminaire du 30 mars 2023 : 30 000 € HT
  • Soit un coût global du projet : 218 300 € HT

Financement : 60% Programme SARCC

Partenariat : Pôle Métropolitain de la Côte d’Opale, Communauté Urbaine de Dunkerque, DREAL Hauts-de-France

Date de l’opération : étude démarrée en 2018, séminaire de restitution le 30 mars 2023 

Durée des travaux : 7 mois (démarrage juin 2019, fin de travaux décembre 2019)

Bénéficiaires/cibles de l’action : habitant·es de Gravelines, touristes, usager·ères du club de char à voile

Autres informations sur le projet :

https://www.ville-gravelines.fr/ma-mairie/securite-et-prevention/projet-interreg-sarcc 

https://www.interreg2seas.eu/fr/sarcc-project-overview 

Pour en savoir plus sur les enjeux climatiques de la plaine côtière flamande : 

http://www.mageteaux.eu/fr

Le projet en bref

Titre exact de l’opération : Des ganivelles pour lutter contre le risque de submersion à Gravelines

Lieu/Échelle de l’action : commune de Gravelines

Identification du porteur de projet : commune de Gravelines

Montant de l’opération : 

  • Travaux de pose des ganivelles : 14 300 € HT 
  • Aménagement des deux accès : 167 000 € HT
  • Gestion du dossier Interreg avec l’accompagnement du Cabinet Deloitte et associés avec intégration du financement du temps agent : ~5 000 € HT
  • Organisation de deux séminaires avec l’aide de Bureaux d’Etudes (Synergie Littoral) : Webinaire en octobre 2021 : 2 000 € HT et Séminaire du 30 mars 2023 : 30 000 € HT
  • Soit un coût global du projet : 218 300 € HT

Financement : 60% Programme SARCC

Partenariat : Pôle Métropolitain de la Côte d’Opale, Communauté Urbaine de Dunkerque, DREAL Hauts-de-France

Date de l’opération : étude démarrée en 20 18, séminaire de restitution le 30 mars 2023 

Durée des travaux : 7 mois (démarrage juin 2019, fin de travaux décembre 2019)

Bénéficiaires/cibles de l’action : habitant·s de Gravelines, touristes, usager·ères du club de char à voile

Autres informations sur le projet :

https://www.ville-gravelines.fr/ma-mairie/securite-et-prevention/projet-interreg-sarcc 

https://www.interreg2seas.eu/fr/sarcc-project-overview 

Pour en savoir plus sur les enjeux climatiques de la plaine côtière flamande : 

http://www.mageteaux.eu/fr

    Objectifs de développement durable

  • 11. Villes et communautés durables
  • 13. Lutte contre le changement climatique
  • 15. Vie terrestre

Contact

Vincent Leuregans, chef de projet en charge du développement durable, de l’aménagement et des risques
v.leuregans@ville-gravelines.fr
03 28 23 59 76 / 06 49 44 17 54

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